A l’appel de la coordination des opposants à l’A45 et de l’association Bien-vivre à la Talaudière près de 3000 personnes ont participé, et contribué, au rassemblement festif « pour enterrer l’A45 et semer des alternatives », organisé ce samedi 22 septembre à la Talaudière (Loire).
Du monde, beaucoup de familles, de l’écoute, de la bienveillance, de la détermination pour obtenir l’abandon l’A45 et un fort appétit pour débattre et imposer des propositions alternatives dans le débat public. Voilà comment on pourrait résumer cette belle journée d’un été qui ne cesse de se prolonger. Préparé depuis plusieurs jours par les équipes techniques et les bénévoles, avec le soutien infaillible de la commune de la Talaudière, le site du rassemblement était superbe et fonctionnel : sur des prairies – grillées par la canicule – situées entre la rivière l’Onzon et le centre-ville, quatre grands chapiteaux et de nombreux barnums avaient été installés pour accueillir les conférences, les ateliers de travail organisés par les géographes et les naturalistes, les stands de plusieurs collectifs et structures associatives – parmi lesquels ceux de la Coordination des opposants et du collectif paysan – les cuisines associatives – les cantines Sassouille et Radis chouchou ou les pizzas du collectif de la Mutinerie – ou encore l’espace Enfants, une mini-ferme et les concerts.
Un premier débat « Territoires à défendre : où en est-on de l’A45 et du plan B ? » a permis de planter le décor : il est urgent de définitivement tourner la page de l’A45 – ce qui ne sera pas le cas tant que la ministre n’aura pas écarté le décret de concession qui se trouve sur son bureau et tant que la DUP ne sera pas arrivée à terme et/ou abrogée – et il est tout aussi urgent d’ouvrir en grand le débat des alternatives. Rénovation de l’A47, amélioration de la desserte ferroviaire, développement des transports publics et des modes de transports doux sont en tête des priorités, comme pouvant améliorer la situation à court terme. Un questionnaire (disponible ici), résumant les principales propositions sur la table, a été mis à disposition pour faciliter les discussions et ouvrir pleinement ce débat.
De nombreux participant.e.s ont d’ailleurs rappelé que l’enjeu ne consistait pas seulement à améliorer les infrastructures existantes et à se focaliser sur les seuls transports : ne s’agit-il pas plutôt de réfléchir à un projet de territoire où aligner des kilomètres de bitume ne servirait plus de boussole aux politiques d’aménagement ? Parmi les questions soulevées et discutées tout au long de l’après-midi : quel projet de territoire voulons-nous ? Comment réduire les besoins de mobilité et améliorer la qualité des transports ? Veut-on des services publics de proximité et relocaliser les activités économiques, ou faire en sorte que les gens aient toujours à se déplacer entre Lyon et Saint-Étienne ? Veut-on installer de nouveaux paysans et de nouvelles paysannes, et nous nourrir avec des produits de qualité et respectueux de l’environnement ou bien veut-on bitumer les terres agricoles ? Comment procéder pour réduire les émissions de gaz polluants et protéger la biodiversité ? Autant de sujets qui ne doivent plus être éludés derrière des impératifs économiques ou des logiques technocratiques.
Là où le préfet organise des réunions derrière portes closes et saucissonne les discussions – d’un côté le nœud de Givors-Ternay de l’autre l’amélioration de la ligne ferroviaire – le rassemblement de la Talaudière a permis d’avancer sur un axe de travail pour les semaines à venir : prendre le sujet dans sa globalité, en l’ouvrant au plus grand nombre et en se demandant pourquoi faudrait-il avoir besoin d’aller toujours plus loin, toujours plus vite sans tenir compte des limites de la planète.
Il y a du boulot !
Mais l’envie de ne pas se laisser dicter l’avenir de territoires où nous habitons, travaillons et vivons par des politiques et des lobbys économiques éloignés de l’intérêt général, est très forte !
Les opposant.e.s à l’A45 l’ont clairement réaffirmé ce samedi 22 septembre : « oui à un Plan B mais pas n’importe lequel, et pas dans le dos des populations« .