Communiqué de la coordination des opposants à l’A45
C’est derrière des portes closes que le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes organise ce vendredi 6 juillet une réunion avec des élus locaux pour « éclairer le gouvernement par une analyse approfondie des solutions susceptibles d’être proposées en alternative au projet A45. » Si la coordination des opposants à l’A45 se félicite que les autorités reconnaissent enfin qu’il existe des scénarios alternatifs à la construction de l’A45, elle tient à exprimer avec force et détermination qu’aucun Plan B sérieux et approprié ne saurait être décidé en catimini par les services de l’Etat sans que la population concernée ne puisse s’exprimer.
Depuis des années, les opposants à l’A45, dans leur diversité, expliquent, études et exemples à l’appui, que l’A45, inutile et destructrice, ne résoudrait aucun des problèmes de transport actuels : au mieux, les embouteillages seraient déplacés de quelques kilomètres, sans gain de temps – mais avec perte d’argent – pour les usagers. Prospérité économique et emplois ne seraient pas non plus au rendez-vous : l’expérience de projets récents montre le contraire. Tandis que les impacts sur les territoires concernés par le tracé (pollutions, destruction de terres agricoles et de biodiversité, baisse de la qualité de vie, etc) seraient immenses.
Sans l’expertise et la détermination déployées par les opposants à l’A45, cette autoroute aurait déjà vu le jour. Que les autorités commencent à parler d’un plan B est donc une bonne nouvelle. Cela ruine la stratégie des partisans de l’A45 qui, en dépit du bon sens, ne cessent d’affirmer qu’il n’y a pas d’alternative à l’A45. Mais la coordination des opposants à l’A45 ne peut accepter de substituer à l’A45 un scénario alternatif décidé dans le dos des populations, où il s’agirait uniquement de construire de nouvelles infrastructures autoroutières : nos territoires méritent mieux qu’aligner des kilomètres de bitume pour des projets définis à l’abri des regards.
Comment procède-t-on pour réduire les besoins de mobilité et améliorer la qualité des transports ? Pour rapprocher les lieux de travail des lieux d’habitation ? Pour relocaliser les lieux de production et développer la consommation de produits locaux ? Pour installer de nouveaux paysans et de nouvelles paysannes et nous nourrir avec des produits de qualité et respectueux de l’environnement ? Pour réduire les émissions de gaz polluants et protéger la biodiversité ?
Ces défis majeurs doivent être au cœur d’un vaste débat public, que le Conseil d’Orientation des Infrastructures appelle d’ailleurs de ses voeux dans le rapport remis au gouvernement le 1er février dernier.
La coordination des opposants l’affirme donc clairement : pour un Plan B, oui. Mais pas n’importe lequel et pas dans le dos des populations !
La coordination des opposant.e.s à l’A45 appelle d’ores-et-déjà à un grand rassemblement festif le 22 septembre prochain à La Talaudière (Loire), pour définitivement tourner la page de l’A45 et améliorer véritablement la situation actuelle. Elle rendra publique une série de propositions à cette occasion.
La coordination des opposants, le 5 juillet 2018